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Ouahigouya
21 janvier 2010

Et pendant ce temps là

« L’épervier peut voler haut, mais un jour ses os seront sous terre. »

Mercredi 13 janvier, 7H, petit déjeuner matinal, j’allume RFI as usual. Tremblement de terre meurtrier à Haïti, mon sang se glace, le temps suspend son vol. Il y a des volontaires Fidesco à Port-au-Prince, certains même avec de jeunes enfants. La famille Fidesco se mobilise dans l’attente de nouvelles rassurantes, vive internet. La nouvelle tombe : tous sont vivants, Dieu merci.

Un événement d’une telle ampleur nous touche t-elle plus profondément lorsque des connaissances sont concernées ?

L’avantage de ne pas avoir la télévision, c’est de ne pas tomber dans le choc des images, dépasser l’émotionnel instantané. Madame Clinton serait venue constater les dégâts. Promettre, voir, faire. Faisons tout de même confiance à toute la logistique insoupçonnée que cela entraîne.

L’aide internationale : la prière autant que l’envoi de matériel et vivres. La prière ne reconstruit pas les maisons, elle donne une force pour le faire qui encourage et soutien sans le dire.

Pour le peuple haïtien : reconstruire, se reconstruire.

Et pendant ce temps, l’Harmattan commence à souffler à Ouahigouya, le ciel est laiteux, le soleil ne perce pas, ce vent soulève des nuages de poussière.

Et pendant ce temps, une moto fait des heureux : celle de Nathalie, au repos en France. (« Travailler est bon, savoir se reposer est également bon ») Moto d’abord utilisée par Naré, puis par Pierre (même pendant ces congés d’étudiant il trouve le moyen d’aller travailler au Centre) et surtout Augustine. A moto on est quelqu’un, me confie-t-elle. En 6 ans de service elle roule toujours à vélo, impossible de mettre de côté quand la famille compte sur son salaire, inversement proportionnel aux heures fournies.

Et pendant ce temps, les Eléphants rencontrent les Etalons, combat de brousse ? Non, les premiers se qualifient pour les quarts de finale de

la CAN

, Coupe d’Afrique des Nations, les seconds rentrent chez eux un peu trop rapidement au goût d’une enseignante nassara qui n’a plus d’équipe à supporter. L’équipe du Togo, elle, n’a pas participé à la compétition, victime d’une fusillade qui doit donner des insomnies aux organisateurs de la prochaine, non moins très mondialement attendue, compétition en Afrique du Sud.

Et pendant ce temps, quelques rares coupures d’électricité, la dernière en date pendant la messe. Un peu de répit pour nos oreilles, la chorale chante vraiment faux ces derniers temps, seul le djembé nous entraîne encore. « Béni soit le Dieu qui a tout payé, béni soit son nom éternellement ». J’affectionne particulièrement ce chant d’offertoire. Et puis sympa Dieu de tout payer, ah non de tout créer ! Payer est tellement l’expression d’ici que je ne m’en étais pas plus étonnée que cela: payer les condiments pour le tô (plat national), payer le pagne de

la Saint

Valentin

(et puis quoi encore, avec des cœurs énormes dessus !)...

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Commentaires
E
Le pagne avec des cœurs, pour la Saint Valentin ? Je ne savais pas que cette fête commerciale existait aussi au Burkina ! J'ai une meilleure idée : ce sera ta tenue pour le mariage de Marie-Valentine ! J'attends de voir et surtout, je prendrai une photo !
G
Merci pour ces nouvelles Sybille.<br /> <br /> Si si, on veut voir des photos du pagne de la saint-valentin nous?....:-)<br /> <br /> bisous je pense et prie pour toi.
Ouahigouya
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