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Ouahigouya
6 septembre 2009

Dans le bain!

Bonne arrivée !

Ça y est je suis enfin arrivée. Après un départ avorté, sentiment un peu bizarre quand on se prépare depuis si longtemps à partir de s’entendre dire surbooking juste au moment d’embarquer ! Bon du coup j’ai pu passer une dernière soirée entre amis à Paris. Je passe rapidement le fait d’avoir voyagé en business class, même si c’est amusant de se dire que j’ai bu une dernière coupe de champagne avec fois gras avant d’aller vivre pour un an avec le minimum vital.

J’atterris de nuit à Ouagadougou, la capitale, donc je ne peux pas me faire une première impression du pays vu du ciel. Je suis accueillie par Joachim, ami de mes correspondants pays Fidesco. Il m’apprend que la veille une pluie monstre s’est abattue sur la ville, presque 300mL et 150 000 sans abri, au-delà des statistiques, c’est un événement assez dur pour chacun. Mais l’eau a déjà disparu, seul la marque sur les murs témoigne du sinistre.

Le lendemain, 3 septembre, je passe par l’ambassade pour m’enregistrer, formalité à remplir pour qu’en cas de troubles, l’ambassade puisse savoir où me trouver et ainsi m’évacuer....

Ensuite l’abbé Albert Kousbé me récupère. C’est lui qui sera mon responsable, c’est le directeur de l’enseignement catholique de Ouahigouya. Nous faisons route avec 3 autres prêtres, je suis plutôt bien encadrée ! Et que de grands fou rire ! Pour se rendre de Ouagadougou à Ouahigouya, une grande route toute droite et goudronnée, en bord de route de nombreuses échoppes, des petits ânes gris tirant leur carriole guidés par des enfants. Puis nous traversons la campagne, plate et verdoyante avec quelques rares arbres.

Arrivée pour le déjeuner à l’évêché. Je vais finir par connaître tout le clergé local !

Puis je fais enfin connaissance avec Nathalie, après avoir échangé des mails pendant 2 mois.

Elle a pris son après-midi pour me donner un premier aperçu de la ville. L’activité principale de Ouahigouya se concentre autour du goudron, la route principale, goudronnée comme son nom l’indique. Première formalité, retirer de la monnaie locale, le franc CFA, j’entends d’avance certains me dire que c’est un comble que le franc soit utilisé en Afrique et non plus en France, en tout cas c’est assez amusant puisque pendant un an je vais convertir plutôt en franc français pour m’y retrouver (100 FCFA= 1FR ou 1 euro= 655 FCFA). Pas de chance je ne peux pas retirer (apparemment à cause des inondations le réseau n’est pas bon !). Deuxième formalité : me procurer une carte SIM, re pas de chance je n’ai pas débloqué mon portable, pas de problème, un coup de bricolage bidouillage et c’est bon !

Du goudron part une multitude de chemins terreux, de la terre rouge (gadoue à cause des pluies, et qui sera poussière pendant la saison sèche), c’est un labyrinthe où il faudra vite que je me repère. En fait de ville, Ouahigouya n’en a pas tout à fait l’allure, pas un immeuble, mais des maisons éparpillées, des animaux partout, non pas veaux vaches cochons couvée mais poules, ânes, vaches (se sortir de la tête l’image de la vache française) et d’autres dont je ne connais pas encore le nom.

En tout cas c’est avec une réelle joie que je découvre ce qui sera mon quotidien : le fourmillement des enfants, les femmes portant des plateaux en parfait équilibre sur la tête et vêtues de robes bariolées, les bruits entourant notre maison (vache meuglant, femmes riants, radio du voisin-meunier, muezzin de la mosquée d’en face avec ses appels à la prière). Il y aura sûrement un moment où je regretterai le calme des forêts sologno-berrichonnes  pour l’instant ce n’est pas encore le cas.

Samedi a également été une journée fort remplie : match de foot Burkina contre Côte d’Ivoire, une raclée pour l’équipe nationale surnommée les étalons (mais bon j’ai appris ensuite que

la France

n’a pas pris le dessus sur

la Roumanie

, c’est pas comme ça que l’on va se qualifier, en tout cas vivement juin juillet prochain pour suivre la coupe du monde depuis ici !)

Puis messe, j’attendais avec hâte cette première messe burkinabé. Mise en situation : un immense bâtiment en toit de tôle, des ventilateurs, pas de vitraux ni de hauteur gothique qui élève vers le haut mais tout de même une Vierge Marie (blanche !) vers qui porter le regard, une chorale avec synthé et batterie et des choristes se balançant en rythme. C’est toujours le même Dieu, voilà la réflexion que je me suis faite avec joie, quelque soit l’endroit du monde où l’on se trouve, quelque soit la perte (ou pas) de repère, Il est toujours là. Autre réflexion faite, qui n’engage que moi, le clergé local a su faire la part des choses du dernier concile. Alors qu’en France on s’est déchiré entre pour on contre la messe en latin, l’encens, s’agenouiller, à Ouahigouya il y a la profondeur de la liturgie, avec fort encens et agenouillement tout en mêlant des chant où j’ai cru que l’assemblée toute entière allait se mettre à danser en frappant des mains (qui parle de dévisseurs d’ampoules ?). Je me suis laissée porter.

Ensuite nous enchaînons sur un dîner au maquis. Non ce n’est pas le maquis corse, c’est un petit restaurant en plein air où nous retrouvons à 8 (2 blanches entourées de burkinabé) autour de poulets frites avec une bonne bière (je retrouve la mesure allemande et ses 50cL). Bien entendu on dîne dans le noir (pour que les moustiquos ne s’approchent pas, gare au paludisme, c’est la pleine saison) et avec les mains, ça valait peut être mieux que je ne vois pas ce que je mange ;)

Et pour finir le tout, soirée dans la boîte de nuit de la ville... le Baobab !!! Musique africaine garantie !

Cette nuit, gros orage, pluie diluvienne. J’avais l’impression d’être dans la maison des 3  petits cochons. Pas celle en paille ni en bois mais bien celle en brique... L’eau s’infiltrait par ma fenêtre et ruisselait par terre ! Au petit matin notre cours est toute boueuse mais Nathalie me dit qu’elle a vu pire !

C’est donc la pleine saison des pluies. Ce qui explique toute cette verdure et des températures plus que supportables. Je dirai même qu’il faisait plus chaud en France en août. Tant mieux cela me permet de m’acclimater en douceur au pays.

Quelques expressions mooré, la langue des Mossi :

« Bonne arrivée » ! Combien de fois depuis 3 jours ai-je serré de mains et me suis-je entendu souhaiter bonne arrivée ? Cela montre vraiment l’accueil et la convivialité burkinabé. Il faut maintenant retenir les prénoms, les visages des amis de Nathalie.

« yibéogo » c'est-à-dire bonjour ! Un vieux me parle en mooré alors que je fais regonfler mon vélo. Je lui réponds que malheureusement je ne maîtrise pas encore sa langue (ça va venir, Nathalie a un livre pour cela !). Il me donne mon premier cours, ou plutôt mon premier mot : yibéogo !

« Je demande la route » ! Nathalie reçoit un couple d’amis pour une tisane. Au moment de repartir ils demandent par deux fois leur route. Je finis par vouloir savoir s’ils habitent loin... éclats de rire ! En fait c’est une formule de politesse pour prendre congé de son hôte !

« nassara », la blanche ! Les enfants me courent après où me font des signes de la main en m’apostrophant ainsi, le sourire illuminé aux lèvres ! Ils attendent simplement un geste en retrour

Bon soyez sûr que vous n’aurez plus un article aussi long avant longtemps, mais là forcément avec toutes ces découvertes et ces émerveillements !

Prochain article je pense sur le côté professionnel de ma mission, avec la rencontre entre enseignants à partir du 8 puis la rentrée administrative le 15.

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Commentaires
A
Merci pour toutes ces belles nouvelles !<br /> Je suis contente de voir que cette fois tu as pu arriver sans problème. LOL<br /> <br /> Tout ce que tu racontes a l'air magique !<br /> On attend avec impatience les premières photos...<br /> <br /> Plein de baisers
C
bonsoir ma Sybille, cela fait plaisir de te lire. bonne semaine! je t'embrasse bien fort
Ouahigouya
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