24 septembre 2009
en attendant la rentrée scolaire
A la bibliothèque
Petit tour à la bibliothèque de quartier où je me suis inscrite : de vieux livres certes, scotchés, rafistolés, recousus et loin d’être les dernières nouveautés mais c’est tout de même un fond très riche ! J’y trouve les classiques de la littérature française, d’ailleurs très demandés par les jeunes qui passent (Baudelaire, Voltaire, Rousseau...) mais aussi des romains, contes et nouvelles africaines. En demandant à connaître les auteurs burkinabés, je constate en lisant le résumé des livres que leurs thèmes de prédilection sont les faits de société, notamment les filles-mères. Toujours dans cette envie de découverte culturelle je privilégierai l’emprunt de littérature africaine. En fait comme je ne peux emprunter qu’un livre à la fois, la jeune bibliothécaire me voit souvent débarquer ! Il y a également pas mal de livres pour enfants, bibliothèque rose, album... je me demande si je ne pourrai pas proposer mes services et animer une quelconque activité pour enfants. Etonnant, en France je n’aurai jamais fait une telle proposition, comme si rien que le fait d’être ici me poussait à donner ce temps après lequel on court d’habitude (qu’en sera-t-il dans un an ?). Proposition qui emballe la directrice du jardin d’enfants auquel est rattaché la bibliothèque, ok je pourrai faire du soutien en lecture le samedi soir.
La fin du Ramadan
Ma conversion progresse, je vais bientôt me lever en pleine nuit répondre à l’appel du muezzin d’en face ! Bon en tout cas c’est une chance de vivre dans un pays à l’islam modéré (oups j’espère ne pas entrer dans une quelconque liste noire en écrivant ces lignes)
Dimanche donc, fête d’Aïd el Kebir. Tous les musulmans, c'est-à-dire les ¾ de Ouahigouya, sont en ébullition : les hommes parés de leurs plus beaux boubous sont à la prière sur la place principale pendant que les femmes cuisinent. Du coup le marché est désert. Allez nous on s’offre un déjeuner entre blancs avec trois (petits) Suisses à l’hôtel de l’Amitié, THE hôtel restaurant avec piscine aux prix inabordables pour les locaux mais où la carte nous fait saliver d’envie (pas tellement de stock en cuisine, une côte de veau fera l’affaire !)
Après ce festin nous retrouvons Séraphine, la femme de ménage du Centre (je ne sais plus si j’ai précisé ce qu’était le « Centre » : lieu où Nathalie exerce depuis un an en tant que médecin pédiatre, volontaire Fidesco comme moué, véritable bras droit du docteur Zala, dure et magnifique mission !). Nous partons chez Zalissa (du CREN du Centre, le CREN lieu pour remplumer les enfants malnutris, Centre de récupération et d’éducation nutritionnel) et souhaiter une bonne année à cette dernière. Hop on s’assoit, hop riz à la sauce d’arachide, fameux mais on sort de table ! Des enfant sur leur 31 passent la tête à la porte, aujourd’hui ils ont le droit de recevoir bonbons ou argent (ça ne vous rappelle rien ?). Nous repartons et suivons en zigzaguant la mobylette Peugeot de Séraphine dans les ruelles de la ville. Ca semble un quartier plus « populaire » dans le sens où c’est bien moins propre et les maisons en terre sont à touche-touche, tout à l’égout (sans égout) et animaux pataugeant là-dedans. Nouvel arrêt chez une autre employée musulmane du Centre. Hop on s’assoit (« faut s’asseoir »), hop riz à la sauce poisson, bon ça va finir par me peser sur le ventre tout ça ! Re bonne année. Nous repartons, passons devant la maison du Naba (descendant des puissants rois du Yatenga de l’empire Mossi) et semblons reprendre le chemin de la maison, et non ! Nouvel arrêt ! Dans un cabaret... pour déguster du dolo préparé sur place. La femme qui tient le cabaret nous explique les différentes étapes de préparation : mil rouge étalé qu’on mouille pour le faire germer, puis qui est moulu, on ajoute de l’eau à la farine obtenue, on laisse bouillir dans un canari (jarre en terre cuite, qui parle de canaris ?), on laisse refroidir et fermenter, avant de consommer on retire une couche de levure (qui servira entre autre pour la sauce rabilé qui accompagne parfois le poulet). Hop on plonge une calebasse dans un bidon entouré de mouches, mmmh bien meilleur que celui que j’ai déjà bu ! En fait le dolo ne se conserve pas, il faut le consommer dans la journée !
Allez retour à la maison, s’agit de digérer tout ça. Ah ! Un mot de Zenabo, notre fée du logis : « je suis venue vous manquer (si si ça se dit). Voilà nourriture pour vous. Bonne fête à vous aussi. » !!!! et hop une pleine casserole de riz-épinard-aubergine !
Message reçu : à la prochaine fête chrétienne, avoir une bonne grosse marmite de prête pour les invités de passage ! C’est comme ça que ça se passe ici !
Je me pose (enfin la pause) sur notre terrasse dans un fauteuil made in local (baguettes de bois attachées entre elles par des nœuds en peaux de bêtes poilues), bercée par les pétards des enfants, savourant cette fin de journée, méditant encore sur cet accueil chaleureux, chaud et tout en sourire des burkinabés !
Chez le dentiste
Ça y est je sors, ce mardi matin, de chez le dentiste du CHR de Ouahigouya ! Après plus de 2H30 sur le siège j’ai enfin de nouveau une dentition impeccable ! Quelle idée cette couronne qui se descelle ici dès mon arrivée (il était pourtant bien bon cet épis de maïs grillé dans lequel j’ai croqué!) Pas vraiment rassurée après une heure d’attente je rentre dans le cabinet. Une petite radio pour voir l’état de la racine, inquiète je me demande ce qu'ils vont faire; en riant il me dit que c'est nous qui les formons donc faut faire confiance (bin c'est plutôt le côté hygiène!). Bref il me prépare une logette ( !), la cire dans la céramique et la cimente dans la racine, tout ça étant dévitalisé, pas de douleur.
Tout est bien qui finit bien, je suis vraiment soulagée, pas besoin d'aller à Ouagadougou, j'en ai pour 10 ans qu'il me dit, je prends date! Et tout ça pour un prix incroyablement bas... 3400FCFA soit 34 francs... alors que c’est un luxe pour les africains ! Je quitte mon dentiste sauveur, ok on se reverra, promis, mais ailleurs qu’au CHR !
Allez stop les petits soucis, demain je retourne à l'école préparer la rentrée, je serai avec une autre titulaire en CM1! Pour des donner des cours de français et de calcul, c’est vrai que je ne maîtrise pas encore à fond la géographie et l’histoire du Burkina !
Petit lexique d’usage à connaître pour ne pas être surpris :
Le soir : commence à 14h, d’où ne plus dire bonjour mais bonsoir à partir de ce moment là ;
à ce soir = à cette après midi.
Il faut... payer, manger, aller... (= tu dois)
Bon en tout cas, Bon mais tout de même, Présentement, ou bien (oder, comme les Allemands)
Je commence à maîtriser un petit bagage linguistique en mooré : les jours de la semaine, les nombres, les salutations d’usage... il n’y pas de conjugaison, seulement des pronoms personnels + le temps verbal ça devrait simplifier. Bon tout de même vraiment pas de quoi tenir ou comprendre la moindre conversation !
J’ai encore pas mal écrit, ça suffira pour cette fois même si chaque anecdote mériterait récit, désolée si vous avez plusieurs fois le même article qui apparaît, avec Internet qui coupe régulièrement, je clique plusieurs fois pour être sur que l’article soit bien publié !
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)
Publicité
Publicité
Commentaires
T
E
C