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Ouahigouya
17 novembre 2009

la vie suit son cours

Ca y est j’ai bouclé mon 1er rapport de mission. Dans vos boîte à lettre début décembre. Je précise que son contenu est différent de celui de ce blog, donc n’hésitez pas à cotiser !!

Du coup j’ai été moins bavarde, je reprends donc le fil des événements.

Proverbe du jour : « Si un homme a entretenu son enfant pour que ses dents sortent, l’enfant doit l’entretenir pour que ses dents à lui tombent. »

1) A l’école,

Moments cocasses :

- Emilienne a une crampe au pied (à cause du talon de ses sandales dit-elle). Qu’à cela ne tienne, elle emprunte les tongs d’une élèves !

- Montée du drapeau le matin, les élèves chantent l’hymne national mais le drapeau a quelques  difficultés à être hissé. Il est en berne, blague Abel collègue de CE2. Et en plus on a de l’écho, les voix de Saint Marius A et B se mêlent en contre diapason par-dessus les bâtiments!

- préparatifs du défilé du 11 décembre. Fête nationale, à Ouahigouya, en présence du président de

la Rép

(Blaise Compaoré pour ceux que la politique intéresse, au pouvoir depuis 1987). Des élèves sont sélectionnés, des heures d’entraînement au pas militaire cadencé. Droite, gauche, les bras coordonnés, et la poussière de la cour qui s’élève ! mais quel honneur pour eux !

Moments casse-pieds :

- Je me prends la tête en mathématiques. J’ai l’impression d’user ma salive sans que les élèves avancent. Comme poser une opération avec nombres décimaux en alignant bien les unités... Explication d’un chirurgien français de passage, ils n’ont pas la même culture numérique que chez nous. Ah ?

- Et en lecture (3/4 quotidiens) ils dorment littéralement. Pourtant c’est des thèmes que je trouve super intéressants car typiquement locaux comme un texte sur les veillés le soir au village où les enfants rentrent les poules, les vieux discutent sous l’arbre à palabres, les femmes pilent le mil (ce n’est pas un cliché, à Ouahigouya elles le font toutes, dans leur cour où en pleine rue), les hommes fendent le bois, et les filles... nettoient les casseroles !

- Emilienne qui invective les élèves de sa forte voix alors que je suis en plein cours. Je peux continuer ?...

Côté ambiance entre collègues c’est toujours bien sympathique.

Mes collègues sont venus dîner un soir à la maison. Depuis le temps, avec leur question « quand est-ce que tu nous invites chez toi ? » j’ai fini par me lancer. Les 10 ont débarqué, ont garé leurs 2 roues devant le portail et nous nous sommes installés dans la cour autour de poulet-beignet-brakina (bière). Clément le directeur (+CM2) tapote au djembé. Nina, madame calebasse (surnommée ainsi car enceinte) sirote un jus de fruit et nous une bière !

Dans la classe de Rita, en CP1

Un après midi je suis allée voir comment ça se passait du côté des tout-petits. J’ai été, disons le, emballée. Séance de langage (la plupart parlent mooré, ils doivent apprendre la langue de l’ancien colonisateur). Emploi de je, il, elle. « La maîtresse court ! Que fais la maîtresse ? » et ma bonne Rita de mimer. Rebelotte pour : elle saute, elle joue aux billes ! Au tour des élèves.

Puis le son a : lecture au tableau avec un bâton de bambou ; reconnaissance visuelle, auditive.

Séance de mathématiques. Maîtriser le vocabulaire : plus que, moins que, autant que, avant d’apprendre à compter. Et hop c’est la caverne d’Ali Baba qui sort du sac des élèves : capsules de bière, graines, bâtonnets, cailloux. Faire des tas. (bon ce qui les amusent plus c’est de classer par famille et non de comparer les quantités). Pas facile de gérer plus de 60 loupiots.

2) Temps libres

Dimanche dernier, journée de riche blanche : déjeuner à l’hôtel de l’Amitié, spécial touristes en partance vers le Mali (prenez une carte, c’est la route pour le célèbre pays Dogon).

Ca fait tellement plaiz un bon steakkkkk. Et après cela, digestion au bord de la piscine, bronzette en maillot de bain ! Et oui même si la température a du baisser de 5 degrés, c’est fou de se dire qu’on est en novembre et que je n’ai enfilé un pull que deux fois depuis mon arrivée. Les élèves ont quand même commencé à endosser leur doudoune, tellement drôle, les vieux blousons des années 80, avec bonnet pour certains, eh il fait 25° ! Le soir à mob le pull va s’imposer peu à peu.

Pots de départ de blancs, bien dommage :

- Charlotte et Marc les infirmiers Suisses, fini les discussions sans fin, 2 mois c’est trop court.

- Véro

la Belge

et ses bons plans tailleurs, et ses plats gratinés au four.

C’est vrai que de temps en temps c’était sympa de voir des Européens pour échanger les ras le bol et coup de cœur !

D’autres arrivent : Sandrine, la française de l’assoc de Sœur Emmanuelle, dans une école pour handicapés. Première frayeur pour elle : un voleur dans son jardin à 23H. Son gardien a bondi avec sa machette coupe-coupe. Euh nous n’avons ni l’un ni l’autre en cas d’intrusion !!!

Excursion à l’école de Gourcy :

Vendredi Monique collègue de CP2, grande gueule de l’équipe, me demande mon appareil photo. Warum ? Elle doit aller dans une école du diocèse photographier des élèves parrainés par des Mexicains (par qui le Burkina n’est-il pas aidé ? même le Japon a envoyé moult fond après l’inondation du 1er septembre). Allez je saute sur l’occasion pour l’accompagner. Samedi matin rdv est donc donné à la compagnie de bus. Et c’est parti. Je quitte la ville pour la 1ère fois, et en bus, également 1ère fois que je prends ce type de locomotion locale... Les chauffeurs ont la réputation de rouler vite vite (sap sap en mooré). A grand coup de klaxon la route se libère devant nous. J’ai le nez collé à la vitre. Incroyable, en 2 mois comme la végétation a changé. Fini les étendues verdoyantes. Les grands épis de mil ont disparu, récoltés. Les arbustes prennent une teinte rouge, qu’est-ce que cela va donner au cœur de la saison sèche en avril ? 30 minutes plus tard nous voilà à Gourcy, grand village africain typique tel qu’on se l’imagine : des concessions regroupant des cases autour d’une cour. A l’école St Joseph, je retrouve des collègues rencontrés en septembre. Dans une vaste cour bien ombragée nous grignotons en cercle des arachides. Entre eux les élèves parlent en mooré (en français chez nous en ville). Je sens une atmosphère comme plus tranquille. Photos puis nous repartons, détour par la paroisse, nous sommes accueillies pour le déjeuner par les 3 abbés. Allez il nous faut rentrer. Et hop c’est la course : bibliothèque de quartier, lecture avec des enfants ; messe-synthé ; dîner chez Naré et Cadi, heureux parents de la petite Gaëlle-Astrid-Pouloundé qui se soulage sur Nathalie (des couches ? pourquoi ?) puis match de foot (pas nous,

la France

) avec Sagha et Razo. Avec les commentaires de cet intarrissable dernier : mais il est professionnel lui? Mais ils font sortir l’arbitre ? Mais il avait le pied dans le but ? Non il n’arrivera pas à me faire perdre le fil du jeu !

Allez je vous laisse, un bouquin m’attend : L’étrange destin de Wangrin, d’Hampaté Bâ, incontournable de la littérature d’Afrique de l’Ouest.

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Commentaires
T
on te lis allègrement, et on reprend le cours des évènements avec passion.<br /> Tu ne nous a pas raconté la visite au marché le dimanche matin... le boucher c'est pas mal, mais il doit y avoir bien d'autres curiosités !<br /> et le sport, qu'en est-il ? jouent-ils tous au foot, ou aux billes ?<br /> Noël approche ; comment le prépares-tu ?<br /> mettras-tu des guirlandes dans ton manguier ?<br /> mille affections<br /> <br /> tante Véro
Ouahigouya
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